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GSLR Antiques - Antiquités Décoration Arts de la table à Grenoble

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Les glaces anciennes

Savoir-faire très ancien, amélioré par l'Italie au XVe siècle mais dont elle s'est bien gardée de révéler le secret pourtant longtemps convoité par la France, la fabrication de miroirs dignes de ce nom n'est apparue chez nous que sous Colbert. La Manufacture Royale des glaces, fondée en 1665, a permis d'interdire quelques années plus tard l'importation de miroirs Italiens, laissant ainsi à la France un beau patrimoine de miroirs. Or les cadres d'une époque donnée abritent parfois des miroirs plus récents : le miroir est fragile, d'autant plus qu'il est grand et ancien. Comment reconnaître une authentique glace ancienne ?

1665 : les glaces au mercure

La glace est à partir XVIIe siècle constituée d'une plaque de verre recouverte d'une plaque d'étain et de plomb, dissoute à l'aide de mercure. Le tain ainsi constitué capte magnifiquement la lumière, avec des tons parfois un peu gris-bleuté et un effet pailleté et merveilleusement scintillant.

Effet scintillant de la glace au mercure
Le scintillant de la glace au mercure, plus visible sur les bords inférieurs de la glace

Mais le procédé de fabrication des glaces au mercure produit une glace sensible à l'humidité. On verra donc souvent des taches noires au bord des pans des glaces anciennes.

Piqûres apparaissant sur les miroirs au mercure
Piqûres apparaissant sur les glaces au mercure

En plus de cette particularité d'aspect, le reflet paraîtra plus lointain sur une glace ancienne, dont la couche de verre est plus épaisse, que sur une glace plus récente : si vous posez un objet à même le miroir, son reflet touche l'objet sur un miroir récent alors qu'on observe un décalage sur une glace ancienne

Enfin, à mesure que le temps avançait, on a trouvé le moyen de faire des glaces de plus en plus grandes : les premières glaces étaient de taille assez modeste ; sont ensuite apparus des miroirs de plus grande taille faits avec plusieurs pans de glace.

Un miroir constitué de plusieurs panneaux de glace
Un miroir constitué de plusieurs panneaux de glace

Les pans de glace utilisés ont ensuite été de plus en plus grands pour aboutir au grand miroir d'un seul tenant, au XIXe seulement. Les miroirs XVIIIe et début XIXe sont donc en général très fragiles et leur transport est périlleux, car un pan de glace supérieur, lorsque l'on transporte le miroir dans le mauvais sens, peut tomber sur le pan inférieur et briser la glace ; c'est une des raisons pour lesquelles les glaces XVIIIe sont en voie de disparition sur le marché de l'art.

1835 : les glaces au nitrate d'argent

La dissolution dans le mercure est un procédé dangereux : les vapeurs de mercure, toxiques et très vite absorbées par l'organisme, réduisait sensiblement l'espérance de vie des miroitiers. Dès que fut découvert le procédé de fabrication des glaces au nitrate d'argent en 1835, l'utilisation du mercure fut interdite. Le prix des miroirs s'en est trouvé plus abordable, les tarifs pratiqués auparavant étant liés à la rareté au périlleux exercice du travail du mercure.

Le tain perd alors son effet scintillant. Avec le temps, quelques traces grises mates peuvent apparaître sur le tain, qui garde encore un reflet très doux, très agréable.

Les miroirs contemporains

Les miroirs contemporains sont souvent fabriqués à l'aide d'aluminium. L'effet produit est assez difficile à décrire, mais en tout cas moins naturel : la lumière renvoyée est plus vive, plus blanche, plus brillante que sur les miroirs précédents.