Augustin Feyen-perrin : portrait du Général Létang - huile sur toile en 1857

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Grand portrait, huile sur toile dans un cadre en bois doré à la feuille d'or. Il s'agit d'un officier général de brigade de la IIIe République ou du Second Empire, décoré de la Légion d’Honneur, de l’Ordre de la Couronne de Fer, de l’Ordre de St Vladimir, peut-être de l’Ordre de Saint Ferdinand d’Espagne.

Signature d'Augustin Feyen-Perrin, 1857. La toile porte à l'arrière le tampon d'Emmanuel Chenoz 29 rue de Condé, marchand de fournitures de peintures, actif à cette adresse entre 1857 et 1889.

Il s'agit de Georges Létang (1788-1864), général de division et sénateur du second Empire. Il est identifiable grâce à ses décorations, notamment le cordon de grand-croix de l'ordre de la couronne de fer (il a été chargé d'une mission diplomatique en Autriche en 1854 au moment de la guerre de Crimée ; il est l'un des deux Français à avoir cette décoration à cette dignité sur l'annuaire de 1859, l'autre étant l'ambassadeur de France à Vienne). Il porte la cravate de commandeur de l'ordre de Saint-Wladimir de Russie (mais ne figure pas à ce titre sur l'annuaire impérial), les croix de chevalier de Saint-Louis et d'officier de l'ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne (obtenues à la Restauration), et au dessous, la médaille de Sainte-Hélène (il a combattu sous l'empire). Pour la Légion d'honneur, il est représenté en grand-officier : plaque et insigne d'officier ; cela date le tableau d'avant sa nomination à la dignité de grand-croix en décembre 1857. C'est pourquoi le tableau a vraisemblablement été peint entre août (décret instituant la médaille de Sainte-Hélène) et décembre de cette même année, ce qui correspond à la période d'exercice à la fois du peintre et de l'encadreur.

Augustin Feyen-Perrin (1826-1889) entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1848 dans les ateliers de Léon Cogniet et d'Adolphe Yvon. Peintre de genre et portraitiste, il débute au Salon de 1853, et y est médaillé à trois reprises en 1865, 1867 et 1874. Il acquit une renommée importante et bénéficia d'un nombre significatif d'achats par l'Etat. Il fut également un proche de Gustave Courbet.

De belle facture, notre officier a beaucoup d'allure. Très bien exécuté, vivant, c'est vraiment l'oeuvre d'un maître ; on notera les détails des ornements de l'uniforme dont on distingue la trame de fil d'or des broderies et des décorations à la précision quasi photographique, et les traits et le regard qui trahissent un caractère fort et trempé.

Excellent état, dorure à la feuille d'or nettoyée par notre doreur.

Cadre : 79,5cm x 93,5cm
Toile : 59cm x 73cm

Un grand merci à Arnaud de Gouvion Saint Cyr et à Monsieur C. pour leur expertise.